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Gilles Deleuze

"Tout philosophe s'enfuit quand il entend la phrase: on va discuter un peu."
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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 11:59
Marseille : Il pleut ! Enfin, quel bonheur, cela fait des mois qu’on l’attendait cette pluie. Elle tombe drue sur le pavé qui scintille sous les réverbères. Décor de roman noir.
Béjart, illustre Marseillais, est mort à Lausanne. Il ira danser au Paradis en exclusivité pour Dieu et ses anges, cela lui ira très bien, il l’a mérité.
Dans mon Lycée, les étudiants s’interrogent : rejoindre les étudiants en grève ou aller gentiment au cours ? On verra demain. Je ne leur dit rien, bien entendu. Fonctionnaire modèle je respecte le devoir de réserve que ma fonction me prescrit, mais mon silence en dit long.
En grève, je l’étais, moi, hier. Et si cela n’avait tenu qu’à moi, j’aurais été en grève aujourd’hui.
On me dit que la démocratie étant ce qu’elle est, le programme du Président élu comportait ce qu’il allait mettre en œuvre aujourd’hui. Il ne faut donc pas se plaindre. C’est bien vrai, cela.
Et on m’ajoute, à raison, qu’une majorité d’ouvriers a voté pour lui.
Ces braves gens, s’ils l’ont lu en entier le programme, j’en doute… ils ont surtout voté pour un homme qui leur promettait des tas de choses et préconisait des recettes imparables.
Donner plus à ceux qui travaillent plus, loger ceux qui n’ont pas de logement, à manger à ceux qui ont faim, à boire à ceux qui ont soif, mettre tous les larbins en prison et piquer moins de sous aux riches.
Le problème, c’est que de ce programme, il a surtout mis en œuvre le dernier point : moins de prélèvements fiscaux pour les riches. Pour les autres, il lambine, invoque la conjoncture mondiale et que sais-je encore…
Il en va pour lui comme pour ceux qui vous promettent tout et n’importe quoi à coup de formules toutes faites, de roulement de mécaniques et de slogans réducteurs.
Comme ces coach qui vous feront, en moins de deux, rencontrer l’homme ou la femme de votre vie, grâce à leur programme en six, sept ou treize points. Et si cela ne marche pas, c’est que, dans votre for intérieur,  vous ne le voulez pas… Passez muscade !
Cela rapporte d’être, à première vue, sympa, de jouer au grand frère ou à la grande sœur. De vous la faire sur l’air du : « je suis une femme (un homme) comme vous, avec ses problèmes, ses angoisses et interrogations, j’ai vécu aussi ce que vous vivez, mais, grâce à mon petit truc, que je vous vends pas cher, j’ai géré tout cela… »
Et comme le monde est plein de braves gens qui n’attendent que ce discours, il suivent le gourou, le coach ou le candidat à la présidentielle…
Après on pourra toujours leur dire que les choses étant ce qu’elles sont, et non pas ce qu’elle devraient être…
Et l’on se retrouve au point de départ.
La vie est faite d’incessantes espérances, quelle calamité !
Alors, foin d’espoir, reprenons nos esprits, regardons la réalité, aussi moche qu’elle soit, les yeux dans les yeux et decidons nous-mêmes quel sort lui réserver.
La réalité ne résite pas longtemps à ce traitement. Et d’autant moint qu’elle est faite aussi, et bien plus qu’on ne l’imagine, de ce que nous voulons qu’elle soit. Pour imprimer sa volonté sur le cours des choses, la première tâche à accomplir c’est de mettre en route sa volonté. De se dire, un matin au réveil : « je vais, aujourd’hui, imprimer ma volonté sur le cours des choses ».
Difficile ?
Sûr si vous souhaitez gagner le gros lot ou vous débarasser de votre belle-mère… Mais il y a des tas de domaines ou vous pouvez vous affirmer…
Réfléchissez…
C’est beau, la musique des gouttelettes de pluie qui s’écrasent sur les fenêtres.
Béjart aurait apprécié !



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