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Gilles Deleuze

"Tout philosophe s'enfuit quand il entend la phrase: on va discuter un peu."
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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 16:53
Milton Friedman, le gourou du néo-libéralisme.

Je les entends d'ici : « si crise il y a, ce n’est pas à cause du libéralisme, c’est parce qu’il n’y a pas assez de libéralisme ; c’est ce qui reste encore d’intervention étatique qui a vicié la machine, à la manière d’une virus exportant ses métastases… et puis, une crise ce n’est pas que du négatif, c’est l’occasion, le moment, de faire montre d’esprit inventif, de saisir l’opportunité, d’imposer (imposer !) des solutions nouvelles, radicales, innovantes, audacieuses…et patati et patata… »

Voilà, chers amis, les discours que, passé le coup de gong de Wall-street, vous risquez d’entendre à vos oreilles car, ne vous y trompez pas, les apprentis sorciers qui, aux Etats-Unis, ont ruiné des tas de braves gens et les ont privés de maison, de retraite, d’économies, ne vont pas plaider coupable. Que non ! Leur morgue est intarissable, leur assurance inouïe, leur cynisme aveugle. Pour eux, c’est le moment de ramasser les morceaux et reprendre la partie, comme le fait, au casino, un bateleur ivre.
Mais, me répliquerez-vous, ce sont des monstres. Pas du tout ! Tout simplement des hommes pénétrés de l’idée, héritée du calvinisme le plus pur, que le monde est divisé en deux : les « élus », les « sauvés » et les autres. Les premiers se doivent d’agir librement, ils le feront, c’est sûr ! pour leur bien qui est celui de tous. Les autres, les « damnés » d’avance, ne peuvent qu’empêtrer sur leurs nobles buts. L’Etat s’occupe trop des seconds, ce qui vicie l’activité des premiers. Aussi simple que ça ! Moins d’Etat, plus de liberté pour les « élus », voilà leur credo.

Le papier précédent était consacré à ce brulôt prophétique qu’est ce livre de Madame Klein qui analyse parfaitement l’état d’esprit de ceux pour lesquels, après la déblâcle, seul compte encore le profit. Le scénario, ne vous y trompez pas, va se reproduire. Ils vont se précipiter sur ce qui reste de la dépouille comme des vautours affamés, et la dépèceront jusqu’aux os. Et nous, assomés, anxieux de l’avenir, nous resterons sans réactions et boirons la coupe jusqu’à la lie !

Dès lors, soyons vigilants à l’extrême, ne nous leurrons pas d’illusions, ce n’est pas ce qui vient de se passer qui nous débarassera de la bête. C’est avec nos sous, ceux des épargnants américains et européens, que ces financiers retors, qui ont généré le désastre, seront renfloués ; pour faire quoi après, sinon la même chose ?

C’est le système qui est pervers, extrêmement pervers. Depuis une trentaine d’années, on n’entend plus que les mots « profit » et « rentabilité » ; l’ogre ne connaît pas de limites à son appétit dilaté. Si vous, braves gens, souhaitez un bonheur tranquille sur l’air du « sam’suffit », sachez que, pour eux, « assez » est inconnu, rien n’est de trop, tout reste à engloutir.

Ils ont la presse, la télévision, ils filtrent l’information, vous inventent des ennemis, incitent au choc des civilisations, comme ils disent ; pour eux la guerre est une activité commerciale de plus, et rentable avec ça. L’insécurité, la peur, l’angoisse du lendemain, la précarité ne sont pas des drames, mais des marchés à exploiter !

Savez ce qu’a rapporté la guerre en Irak à ces sociétés privées qui louent des milices à l’armée des Etats-Unis ? Des milliards de dollars.

Ce qu’a rapporté l’ouragan Christina aux promoteurs privés qui ont rebâti la Nouvelle-Orléans, selon les normes les moins sociales qui soient ? Des centaines de millions de dollars.

Ce que les politiciens corrompus en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs détournent en toute impunité et complaisance états-unienne ? Faramineux 

Et les exemples abondent.

Tant que cette manière de faire et de voir les choses,  et surtout de ne voir dans les gens que des choses qui consomment perdure, nous serons les dindons de la farce.

Et nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer.

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commentaires

M
Un nouveau mot existe: la profitabilité, qui a mon sens, signifie que l'objectif du libéralisme en ce 21e siècle est de dégager le maximum de profits (cf fonds de pension). D'ou une financiarisation du capitalisme de "papa". L'homme est dans cet univers, encore plus qu'auparavant, la variable d'ajustement. La crise actuelle? Du mal (au sens de mauvais) ne peut pas sortir un bien, de mon point de vue. Si non, les "damnés" deviendront des "saints". Le président Sarkozy cherche à punir les responsables.... Voudra-t-il s'autosanctionner dans ce cas. S'il faut tirer une leçon de cette crise: le monde a besoin d'humanité
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