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Gilles Deleuze

"Tout philosophe s'enfuit quand il entend la phrase: on va discuter un peu."
(Qu'est-ce que la philosophie ?)

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 09:33
 

Les temps sont durs, la Bourse se porte mal et les gens s’interrogent.

Nous vivons dans un drôle de système. Pensez, depuis Max Weber nous savons que le capitalisme a été légitimé par l’idéologie protestante. Avant, chez les catholiques et les musulmans, le prêt à intérêt était interdit. Tout juste bon pour les juifs qui, naturellement sont devenus banquiers, une des rares professions qui leur était réservée.

Les Protestants, s’ils s’enrichissaient, ne dépensaient cependant que le nécessaire. Gens austères, pingres, s’habillant de noir, s’abstenant de boire du vin et de manger gras, ils thésaurisaient à outrance. Riches et écononmes.

Voyez leurs portraits dans les galeries anglaises et hollandaises. Pas le genre de bonhommes avec lesquels on prendrait un pot dans un troquet.

C’était le temps où les riches étaient riches et les pauvres pauvres. Et si les uns étaient riches et les autres pauvres, c’est que Dieu en avait décidé ainsi. Chez les Protestants, Dieu bénit les riches.

Aujourd’hui, les temps ont changé. Il y a toujours des riches, mais ces riches ne restent riches que si les pauvres ne veulent plus rester pauvres sans pour autant devenir riches.

Je m’explique :

Les riches ne thésaurisent plus tellement. Ils investissent dans la production de biens de consommation. Des biens nécessaires et d’autres qui le sont moins.

Pour rentabiliser leurs investissements, ils faut que les consommateurs achètent. Il faut donc consommer. Plus on consomme, plus les riches gagnent. Clair !

Or pour acheter, il faut de l’argent. Alors quand le consommateur n’en a pas, on lui prête de l’argent. Après tout, se disent les banquiers, l’argent c’est une marchandise comme une autre, prêtons !

Et comme plus un banquier prête, plus il gagne des intérêts, la tentation est forte de prêter même à de braves gens qui ne seraient pas en état de rembourser.

Ce qu’il faut, c’est que la machine tourne, que les gens consomment et pour ce faire il doivent avoir de quoi.

Il ne faut pas s’étonner, dès lors, que la machine se grippe, que tout le système vacille sur ses fondements et qu’une crise grave s’installe, perdure et ruine les espoirs des uns et des autres.

C’est le prix à payer dans une économie de la consommation.

On parle beaucoup aujourd’hui d’une autre civilisation. Le Président Sarkozy semble en avoir découvert tout l’impact, qu’il réserve à ses effets médiatiques, mais passons…

Toujours est-il que l’on peut se poser la question : vivre dans un système où la consommation est l’origine même du vécu économique, est-ce encore supportable ?

Ne faudrait-il pas en revenir aux fondamentaux ? A savoir, se nourrir, sainement de préférence, savoir que la sécurité sociale est la règle en matière de maladie et d’invalidité. Que se loger dignement ne soit plus un luxe réservé à une élite. Que le superflu est le superflu et non pas le nécessaire.

Que le bonheur ne réside pas dans un compte en banque, que se payer onze mois sur douze d’ embouteillages et un boulot stressant , pour un mois de vacances sur une plage surpeuplée n’est pas la vie…

Logique me répondrez-vous.

Mais si vous, braves gens, cessez de consommer comme des malades, les riches deviendront moins riches et comme leur richesse est très virutelle de nos jours, elle se concentre dans des valeurs mobilières à  rendement juteux comme la haute technologie (vous savez ces téléphones qui photographient et servent le café en même temps…), leurs actions vont perdre de la valeur et donc ils seront moins riches et donc ils investisseront moins et donc il y aura moins d’emploi et donc il y aura plus de chômeurs et donc plus d’allocations et ainsi de suite jusqu’à défaut de soir, un grand krach….

Alors quoi ? Vous vous imaginez un riche déclarer : j’ai réfléchi, après tout je peux très bien vivre avec un peu moins et investir mon super-superflu dans des secteurs non retables comme l’éducation, la recherche, l’écologie… ? On peut rêver, non ?

Et vous, êtes-vous encore capable de vous désintoxiquer et de réaliser qu’après tout vous n’avez peut-être pas besoin d’un i-pod dernier cri pour demander à votre copain : « t’es où ? » ?

Une nouvelle civilisation, c’est aussi la volonté de changer de système.

Et changer de système c’est opérer une révolution.

Soyons révolutionnaires.

Non ?

 

 

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commentaires

Y
Cf.la conclusion de la théorie de l'effondrement de Dmitry Orlov.
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