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Gilles Deleuze

"Tout philosophe s'enfuit quand il entend la phrase: on va discuter un peu."
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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 09:01




Dans « violence », il y a « vie ». En grec, « Bios » (vie) et « Boa » (violence) ont la même racine. La violence est dans la nature : violence dans l’accouchement, violence de la mort. Evénement naturels violents, comme des tremblements de terre, des inondations, des raz-de-marées et bien d'autres...

Il y a des violences « acceptables » ; celle subie par la parturiente, celle imposée aux victimes de catastrophes naturelles aussi féroces soient-elles. Elles sont un fait qui s’impose à eux de par leur nature même, elles font partie des flux et reflux de la vie.

La passion (amoureuse par exemple, mais aussi artistique) peut être un facteur de violence, en l’occurrence psychologique.

J’oppose à ces violence la brutalité.

La brutalité est emploi d’une violence dans l’intention d’imposer (ou de rétablir) une règle, une norme, un pouvoir. La brutalité est toujours unilatérale et manichéenne.

Prenons quelques exemples : des ouvriers perdent leur emploi à la suite d’une délocalisation  se mettent en grève et occupent l’usine, ce faisant, ils expriment leur indignation (ils dénoncent une situation qui leur paraît « indigne »). Cette réaction « violente » des ouvriers m’apparaît « naturelle », donc fondée. Et la réaction qui peut s’en suivre (expulsion musclée par les forces de l’ordre) comme une brutalité.

La violence de certaines couches de la population stigmatisées en raison de leur race, de leur niveau social ou de leur religion est nettement plus fondée et défendable que la répression brutale à leur endroit.

On m’objectera que les choses ne sont pas si simples que ça.

C’est vrai !

On ne peut tolérer que dans des banlieus des pauvres désoeuvrés et donc sans espoir brûlent les voitures d’autres pauvres…

Mais la brutalité ne peut être une réponse adéquate à la violence. Elle est toujours criconscrite à un ou plusieurs faits, elle est une mesure à très court terme, elle est souche d’une nouvelle violence laquelle engendre une nouvelle brutalité…

La violence ne peut être fondée que si elle participe à la « vie ». Des hommes et des femmes qui quittent la misère de leur terre d’origine pour tenter de survivre ailleurs en « violant » les lois du pays où ils échouent n’expriment qu’une pulsion naturelle (et violente) motivée par leur désir de mieux vivre.

La violence qui s’exerce à leur encontre est une brutalité.

Des parents qui imposent à leur enfants une manière de vivre, de voir les choses et les gens et les empêchent d’exercer leur esprit critique sont des brutes (parfois fort policées, mais des brutes quand même).

Et ainsi de suite…

Les grandes révolutions sont toujours violentes, c’est regrettable, mais c’est comme ça.

Les périodes où souffle l’esprit, ces périodes qui connaissent la civilisation sont parfois fort violentes. Le Quattrocento italien a connu le souffle de la Rennaissance mais aussi le règne du poignard. Le Vem siècle en Grèce répond, par la violence, aux menaces des Perses.

La Suisse, en cinq siècles de paix, n’a produit que la civilisation du coucou.

Ces lignes ne sont pas un plaidoyer pour la violence mais plutôt un constat et une dénonciation de la brutalité.

 

 
 


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