A un avocat parisien, Jean-Michel Quillardet, succède un cardiologue marseillais, Pierre Lambicchi. Voilà donc le Grand-Orient de France avec un nouveau Grand-Maître dont le discours d’investiture fut avant tout axé sur les « véritables problèmes » qui se posent aux Frères (et Sœurs ?) de l’Obédience ; la laïcité que bouscule un Président de la République, les droits de l’homme que menace la mise en fiche de la société française par « Edvige ».
Et les femmes dans tout cela ?
Le Convent qui se tient à Lyon et se terminera ce midi, a rejeté par 50,5% contre 49,5 % un vœu accordant aux Loges qui le souhaitent la liberté de recevoir (d’initier) des profanes de sexe féminin.
La question est donc retoquée, mais il y a un net progrès dans la prise en compte de cette problématique. Outre le fait que plus de cinquante intervenants, favorables ou non à la réception des femmes, ont pris la parole, souvent avec talent et sans parti pris dogmatique, il a été décidé que cette question deviendrait une question mise à l’étude des Loges, avec obligation d’y répondre. Et que l’an prochain, au Convent 2009, la position du Grand-Orient serait tranchée une fois pour toute.
Il semble donc que la politique de l’autruche, la guerre de procédure et l’absence de dialogue ne soient plus que réminiscences du passé. Nous ne pouvons que saluer cet incontestable progrès.
Mais quid des Loges sous le coup d’une suspension pour avoir initié des femmes ? Quid de ces Sœurs dûment initiées ?
Pierre Lambicchi est un homme de dialogue et un fin connaisseur des Frères de l’Obédience. Homme du Sud, il est très influent dans la région Provence-Alpes et saura se faire entendre auprès de ceux qui, jusqu’à présent, ne voulaient même pas aborder ce problème.
Le mieux serait de ne pas applliquer la suspension qui frappent ces Loges et d’attendre le prochain Convent.
Retenons de ce dernier la sérénité des débats, l’unanimité qui se fait autour de Pierre Lambicchi et formons des vœux que – comme il le souhaite – les « véritables problèmes » soient pris à bras le corps.