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Gilles Deleuze

"Tout philosophe s'enfuit quand il entend la phrase: on va discuter un peu."
(Qu'est-ce que la philosophie ?)

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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 09:26

(copyright alexismelissas)


Vous connaissez tous cette manie qu’avait Kant de se promener tous les jours à la même heure. Il était d’une ponctualité quasi obsessionnelle qui faisait que les badauds, sur son passage, règlait leur heure. Une fois il fut retard,  lorsqu’il appris que la Révolution avait éclaté à Paris. On peut l’excuser !
Tout en se promenant il devait réfléchir, le bougre, je ne puis imaginer Kant ne pensant à rien. Il devait passer en revue ses catégories, se demander ce qu’il fallait encore y ajouter, retrancher, spécifier, excepter et que sais-je encore.
Sacré bonhomme ! Bien des gens ignorent que Kant est aussi emblématique de notre civilisation que l’Evangile, Platon et Aristote ! Mais pourquoi ne lit-on plus Kant ?
A ma petite mesure, je fais un peu comme lui. Je me promène. Tenez, ce matin, j’ai pris mon train de sénateur, j’ai flâné, dévisagé les gens, les devantures des magasins lu quelques affiches électorales (déchirées) et j’ai pensé…
Je me suis dit que, somme toute, le Temps était un facteur indispenable aux physiciens, mais pour les philosophes ?
Y-a-t-il un Temps ? N’y-a-t-il pas plutôt un Présent éternel ?
Après tout, le présent est né du passé et contient, en germe, le futur… Mon action de promenade était déjà là avant que je ne l’entreprenne, elle était en germe dans mon intention de me promener et le Présent qui me voit le faire est ce même Présent qui me vit l’imaginer.
La fin de ma promenade est à ce pont évidente qu’elle est déjà présente dans le Présent du promener.
De même, ma mort est présente dans mon Présent même, si d’une manière « logique » elle est à l’horizon d’un (lointain ?...) futur. En fait, je suis, nous sommes des morts-vivants…
Oui, me répondrez-vous, mais il faut bien le temps pour marquer une borne, ne fut-ce que celle du début de votre existence…
Cette objection est tout-à-fait fondée, mais « mon » existence est le fondement même du Temps qui n’est pas et, comme mon existence est sans Temps, de même le Temps n’est pas.
Je m’explique : je ne suis que dans la mesure où je prends conscience d’être… on est bien d’accord là-dessus. Sans conscience d’être, je ne suis pas…Dès que j’ai conscience d’être, je suis. Dès que je suis, j’intègre dans un Tout mes potentialités passées et futures qui apparaissent dans un Présent qui ne finit pas…et ce pour une raison bien simple, je ne puis être dans le passé ni dans le futur. Je suis donc dans le Présent. Eternellement dans le Présent.
Et quand vous serez mort ?
Quand je serai mort, je réintégrerai sans doute une potentialité d’être qui s’incarnera dans un Présent Eternel… mais comment voulez-vous que je vous réponde ?… la mort reste un mystère…
Après tout, quand je serai mort, j’irai au Paradis !
Non ?


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