Les grèves s'essouflent, la contestation envahit moins les rues, les étudiants vont, sans doute, regagner leurs universités et lycées, et les ouvriers leurs usines. Les choses reprendront ce cours dit "normal" quand il conforte l'ordre bourgeois.
Et alors ?
Ben, rien... c'était prévu que ça se terminerait comme ça...
Une bonne gueulante, quelques perturbations, et puis pchiiit... la baudruche se dégonfle.
Les révolutions ne commencent que rarement par des grèves.
Surtout pas dans une société de consommation où, à la fin du mois, il faut payer l'apart, le pavillon, l'écran plasma, la voiture, les vacances et Auchan...
Alors, retour à la case départ.
Un jour ça pètera, c'est sûr et même qu'on aura le choix: ou bien c'est nous qui décidons que les choses changent, ou bien c'est les autres. Une chose est sûre, cela ne peut plus durer ainsi.
Avec une démographie négative de l'Ecosse à la Sibérie et de la Norvège à la Grèce, avec, en 2050, 18 % de la popuation (en France) de plus de soixante-dix ans, avec, à la fin du siècle, une perte de cent millions d'habitants dans l'Europe des vingt-sept et d'envirion cent-cinquante millions en Russie (on ne connait pas les chiffres officiels, ils sont classé "top secret"), comment voulez-vous que des actifs continuent à cotiser pour tant de non-actifs ?
Comment voulez-vous réguler l'immigration ? On en a trop besoin...
On pourrait taxer davantage le capital, mais vous voyez un gouvernement, un seul, socialiste ou pas, oser y toucher ?
On pourrait nationaliser les flux d'argent (banques et assurances), et les flux d'énergie... On l'a fait il y a trente ans. Las, la pression internationale a été plus forte, et vous savez comment cela s'est terminé.
On pourrait changer la donne, revoir les règles, les mentalités... cela s'appelle: faire la révolution !
Mais en attendant, comment voulez-vous que la sécurité sociale, cette grande victoire de l'après-guerre, soit encore financée ?
Impossible !
Donc, logiquement, le règne du chacun pour soi est le seul qui puisse encore se concevoir, que cela nous plaise ou non.
Reste un retournement complet: une révolution.
Une révolution, n'est rien d'autre que remettre les choses à l'endroit. Une révolution peut se faire avec un tout petit nombre d'hommes et de femmes décidés d'en finir avec l'ordre ambiant. Une révolution, quand elle survient au moment voulu, à l'endroit voulu, reçoit l'assentiment populaire qui la consacre.
Il ne faut pas se faire d'illusions, mes chers amis. Le continent européen est en pleine déperdition "civilisationnelle" et démographique. La suprématie de "l'homme blanc" ne sera bientôt qu'un souvenir.
Très bien , mais quand le système de "l'homme blanc" sera en pièces, on le remplacera par quoi ?
Un islam cristalisé dans ses dogmatismes réducteurs et stériles ?
Ou ce qui restera du Disneyland nord-américain ?
Une révolution n'est pas que politique ou économique, elle doit, si elle veut réussir, être culturelle. Il nous faut, mes amis, théoriser un "ordre nouveau", mobilisant l'ensemble des citoyens sur des valeurs propres à en finir avec le délitement "civilisationnel" du continent européen.
Il y va non seulement de notre salut à nous, mais aussi de celui des autres peuples, et nous pensons tout spécialement à cette Afrique dont le sort, par nous trop souvent scellé, nous importe particulièrement.
Qu'ils ne se réjouissent pas trop vite, ceux qui souhaitent, et vite ! la mort de l'Europe et de sa civilisation. Elle mourra peut-être, la vieille dame indigne, mais son agonie secouera le monde entier, et je crains, qu'à son enterrement, il n'y a ait pas grand monde à pouvoir encore se déplacer.
Une révolution, pour changer le cours de la démographie, juguler le capital, rendre au travail sa valeur, et protéger ce continent des concurrences étrangères.
Et puis, et surtout, remettre la vertu à sa place, la première. !
C'est cette absence de vertu qui nous a tué, il n'y a plus, ou si peu "d'hommes nobles"...
Travail de Titan, me direz-vous...
Qu'attendez-vous pour vous mettre à la tâche ?