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Gilles Deleuze

"Tout philosophe s'enfuit quand il entend la phrase: on va discuter un peu."
(Qu'est-ce que la philosophie ?)

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7 janvier 2008 1 07 /01 /janvier /2008 15:29
J'ai déjà eu l'occasion, ici, de définir la laïcité comme « le fait de ne considérer l'habitant de la cité  que dans sa seule et unique qualité de citoyen ».
Cela signifie que le concept de laïcité est un creuset dans lequel cohabitent toutes les croyances, les non-croyances, les idéologies et autres opinions diverses et variées.
La laïcité les accueille sans faire de distinction, sans prendre parti et dans un esprit neutre exempt d'hostilité ou de bienveillance.Elle n'est que le vêtement qui habille le corpus social.
Elle permet la cohabitation pacifique de toutes les opinions, de toutes les non-opinions.
D'où, mon inquiétude face au discours de M. Sarkozy à St Jean de Latran et son concept de « laïcité positive ».
Pour le Président de la République Française, sans croyances, il n'y a pas de corpus politique. La religiosité est diffuse et présente dans le jeu politique, il appartient, dès lors, à la laïcité de gérer ces croyances sur le mode « croyez en ce que vous voulez, mais croyez en quelque choses ».
C'est dénaturer totalement le concept de laïcité qui, lui, met la croyance entre parenthèses et comme relevant de la seule sphère privée. Le citoyen est citoyen, qu'il croie ou non. La société garantit la liberté de croyance, d'opinion, la liberté de culte, mais ne s'implique pas.
Dans son discours, le Président va plus loin, trop loin : « Celui qui ne croit pas ne peut soutenir en même temps qu'il s'interroge sur l'essentiel. »
De quel droit cette affirmation péremptoire ?
Seul le croyant si l'on suit M. Sarkozy, se pose des questions métaphyques. L'incroyant est un mécréant, jouisssant de l'existence inconscient des grandes interrogations qu'elle génère, et surtout étranger à cette « tendance naturelle partagée par tous les hommes » (toujours selon M. Sarkozy) que « le fait spirituel est la tendance naturelle de tous les hommes à rechercher une transcendance ». Exeunt les athées, les agnostiques, les bouddhistes, les anismistes, les confucianistes qui ne croient pas en cette transcendance. C'est pour le moins réducteur !

Un discours pareil, que la presse n'a pas commenté (à l'exception de « Libération » et « Marianne »), vide le concept de laïcité de toute sa substance. Et porte en lui les germes d'un communautarisme religieux contraire à l'esprit de la République,  pour laquelle il n'y a que des Français, croyants ou non.
C'est une régression par rapport à ce qui était et elle témoigne, une fois de plus, que sous des dehors de « modernité », M. Sarkozy rétablit, en fait, une conception archaïque et conservatrice de la religion et de la morale.
Comme d'habitude, habité par je-ne-sais quel prurit réformateur, M. Sarkozy se singularise et se situe en rupture des traditions républicaines établies.
A nous d'être vigilants.

 

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28 décembre 2007 5 28 /12 /décembre /2007 16:44

IIl s'appelle Abdennour Bidar, il est Français et a trente-cinq ans. Il est le fils d’une mère française, médecin et convertie à l’islam.

Agrégé de philosophie, il enseigne sa discipline à l’Université de Nice.

En 2006, il a publié un essai remarqué : « Self Islam » (Seuil).

Sa thèse repose sur le constat suivant : d’une part, un Occident d’où le spirituel a été évacué ou anémié, de l’autre un islam où le spirituel est exacerbé, instrumentalisé à des fins politiques et contestataires et où la liberté est absente.

L’islam, écrit Bidar, est un monothéïsme et tout monothéïsme est un personnalisme. C’est Allah qui, petit à petit, s’imprègne tout entier dans la personne du croyant ; l’absolu qui va vers le relatif, Dieu qui se fait homme chez les chrétiens.

L’Europe, poursuit-il, est déspiritualisée, l’islam est stratifié par tout un ensemble d’interdits et d’obligations qui empêchent le fidèle d’exercer sa liberté et son libre-arbitre.

Or, ces concepts de liberté, d’égalité entre les hommes et de fraternité ne sont que la laïcisation, opérée par les philosophes des Lumières (Kant le premier),  de concepts éminement religieux.

L’Occident et ses valeurs, même en décomposition, sont une chance pour l’islam car elles permettront aux musulmans européens de mettre en œuvre lel s’appelle Abdennouur liberté et d’exercer leur esprit critique.

La thèse de son essai est qu’il y a en islam des interdits et des obligations. Or, ces impératifs n’interdisent et n’obligent que celui qui veut s’interdire et s’obliger. L’islam propose en quelque sorte des recettes pour que chacun puisse y puiser pour l’xercice de sa propre spiritualité.

Si les cinq prières quoitidiennes sont un fardeau, que vaut la prière ? Si le jeûne n’est qu’un malaise et une attente névrotique de sa rupture, pourquoi jeûner ? Si le pèlerinage à La Mecque n’est qu’un ticket d’avion aller-retour, pourquoi  y aller ?

Le musulman européen serait celui qui choisit en fonction de sa liberté et de son inspiration religieuse.

« …si Untel veut s’interdire quelque chose que le Coran présente comme interdit, si Untel veut s’obliger à quelque chose que le Coran définit comme une obligation, alors il faut lui en laisser le choix. Ce que le Livre interdit ou ordonne ne sont que des interdictions ou des obligations possibles. » (page 220)

Et il va plus loin encore : « Parmi tout ce que propose le Coran, de quelles pratiques ai-je personnellement besoin, ici et maintenant, pour conduire ma vie spirituelle ? » Untel n’aura besoin que de la prière, un autre du jeûne, un troisième encore d’égrener son chapelet comme le font les soufis » (page 221)

Il y a de quoi faire bondir les oulémas. C’est un véritable choix « à la carte » qu’il justifie ainsi : «  …c’est une parole du Prophète – là encore un reflexe typique- qui énonce que le musulman, approfondissant sa démarche spirituelle, passe de l’islam (la soumission) à l’iman (la foi), puis de l’iman à l’ishan (l’excellence). Autrement dit , l’islam n’est que la première étape de l’islam…Ou pour l’exprimer plus clairement, le musulman est invité à dépasser l’islam comme soumission pour aller vers l’ishan. » (page 229)

Cette excellence, il la compare à l’arété d’Aristote, soit cette perfection que l’homme atteint quand il a découvert ce qu’il avait au fond de lui même et qu’il agit en fonction de sa nature profonde.

Hérésie vient d’un mot grec qui signifie « couper » ; l’hérétique « coupe » du texte ce qui ne lui convient pas. Est-il hérétique, Abdennour Bidar ?

Je laisse aux doctes muftis le soin de répondre, je constate simplement ceci : Bidar n’annule rien du Coran, il ne touche pas à son essence (Il n’y a qu’un Dieu et Muhammad est son Prophète), il déclare tout simplement que le Coran est un plateau sur lequel on prend ce qui convient à sa propre spiritualité. On s’oblige, on s’interdit librement. N’est pas un mauvais musulman pour lui, celui qui ne pratique pas les prières ou le Ramadan, ou le fait à son rythme. Le pélerinage à La Mecque n’est que l’extériorisation d’un voyage intérieur bien plus utile pour « ré-orienter » l’âme qu’un billet d’avion .

Bidar privilégie ainsi l’esprit à la lettre.

 

Sa thèse est séduisante. Elle pèche cependant sur un détail d’importance : elle s’adresse à des gens raisonnables et instruits, des gens qui ont un sens critique, qui réfléchissent et sont conscients de leur individualité.

Or,  la masse, des musulmans ou des autres catholiques, évangéliques, athées etc, préfère croire que savoir, suivre plutôt que découvrir, obéir plutôt que réfléchir.

Suivre des rites sans se poser des questions est rassurant. Dire à un homme : fais ceci ; c’est bien, ne fais pas cela ; c’est mal,  l’endort mais le conforte… la foi du charbonnier…

Suivre un maître, plutôt que d’être son maître.

A son actif aussi, ce plaidoyer pour un islam européen coupé de l’ethnocentrisme qui caractérise encore trop la pratique de l’islam dans notre continent.

L’islam est la deuxième religion en Europe et le restera. Mais si l’islam est en Europe, ce n’est pas pour islamiser le continent, c’est pour en épouser les valeurs et les intégrer dans sa pratique religieuse.

Pas question, pour Bidar, de pratiquer le communautarisme, c’est-à-dire, reconnaître une spécificité aux musulmans d’Europe, ce serait les enfermer dans un ghetto et faire la part belle aux extrémistes. La Grande-Bretagne s’y est essayée avec les drames que l’on connaît.

La thèse de Bidar est dérangeante, provocatrice même, mais le personnage est intéressant, lui qui a longemps vécu une schizophrénie  traumatisante : être Français, pure souche et … musulman


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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 14:28

C’est un personnage curieux que je vous propose de découvrir : Paul Feyerabend, un Allemand, docteur en sciences et philosophe. Il étudie sous la direction de Karl Popper. Après avoir, un temps, soutenu sa théorie de la réfutabilité, il la combattra.  Il publie en 1979 « Contre la méthode : esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance. » (Seuil 1979), ouvrage qui soulèvera un tollé et le rendra célèbre.

Le moins qu’on puisse dire, est que cet ouvrage est provocateur et innovant, en voici une analyse succinte.

Karl Popper (1902-1994), son mentor,  affirmait que toute vérité scientifique doit être réfutable : c’est sa théorie de la réfutation.

C’était déjà une révolution en soi. Les milieux scientifiques estimaient qu’à partir d’une série d’observations identiques on pouvait tirer une conclusion générale. L’affirmation : «  les corbeaux sont noirs », tirée de l’observation d’un nombre important de corbeaux pouvait conclure à la proposition : » tous les corbeaux sont noirs ». Cette manière de procéder s’appelle l’induction.

Or il arrive qu’un corbeau soit albinos !

Popper refuse cette induction et il élabore une théorie de la réfutation

N’est scientifique, qu’une théorie qui est réfutable.

« Il existe un serpent de mer » est une phrase irréfutable puisqu’il est impossible de prouver qu’elle est fausse. Elle n’est donc pas scientifique.

Mais : « Il existe un serpent de mer actuellement au British Museum », est une proposition réfutable, donc vraie !

Et Popper de préciser qu’une théorie scientifique doit non seulement être réfutable mais aussi non réfutée !

Paul Feyerabend (1924-1994)  ira plus loin dans la critique de la méthodologie scientifique.

« La science est une entreprise essentiellement anarchiste » écrit-il dans son célèbre ouvrage « Contre la méthode ».

Comme Popper, il s’oppose à l’inductionisme, mais critique la réfutation de Popper. Il est impossible, pour Feyerabend d’abandonner une théorie scientifique qui a été réfutée : » car une telle manière de faire effacerait la science telle que nous la connaissons et n’aurait pas permis qu’elle commence ».

La vérité scientifique n’est donc qu’un leurre !

Les diverses théories scientifiques qui s’affrontent au cours de l’histoire ont chacune leurs propres critères de validité. Or, souligne Feyerabend, les critères qui conduisent à adopter telle théorie plutôt qu’une autre sont subjectifs. Ce sont des jugements de goût, des préjugés quasi métaphysiques. Et, ultime provocation, Feyerabend écrit qu’en fait s’il n’y a pas de critère objectif pour comparer des théories scientifiques différentes, il n’y a pas non plus d’argument décisif pour préférer la science à d’autre forme de savoir.

Ainsi, ajoute-t-il, les mythes sont aussi dignes d’intérêt que les théories scientifiques.

« La science et les  mythes se chevauchent de bien des manières ».

Et il récidive dans la provocation en lançant : « …il s’ensuit que la séparation de l’Eglise et de l’Etat doit être complétée par la séparation de l’Etat et de la science : la plus récente, la plus agressive et la plus dogmatique des institutions religieuses. »

Vous vous doutez bien que ce genre de position ne laisse pas indifférent : les critiques furent donc sévères voire indignées.

Si l’aspect parfois anarchique de la genèse de la recherche ne peut être contesté, les scientifiques « orthodoxes » répliquent en soulignant que la méthode scientifique est la rationalisation a posteriori d’un mode de travail qui n’a rien de rationnel. Mais ce n’est pas parce que cet aspect est contradictoire et entaché d’erreurs dans son développement qu’il ne conduit pas à une vérité scientifique dans sa conclusion.

D’autres sont moins virulents, ainsi l’école dite « la nouvelle sociologie des sciences », postule que le savoir scientifique procède de l’accord entre les membres de la communauté plutôt que de faits et preuves incontestables.

Nous avions Gödel et son célèbre théorême d’incomplétitude qui nous fait douter de la validité des bases sur lesquelles reposent les mathématiques.

Schrödinger et son chat ont mis en reliëf les paradoxes de la physique quantique.

Popper  propose comme critère de validité la possibilité de réfuter une thèse.

Et Feyerabend introduit le concept d’ananrchie dans la méthode scientifique.

A sa suite, Alfred Tarski nous démontrera qu’aucun système ne dispose de moyens suffisants pour s’autoexpliquer.

Tout serait donc relatif ?

 

 

 

 

 

 

 

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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 14:54

Un homme d’Etat est d’abord un homme d’Etat. Je crois que c’est clair ! Il y a dans cette posture une obligation de réserve, de décence et de grandeur dirais-je, si ce mot n’était à ce point oublié.

Le Président Sarkozy, une fois de plus, en remet dans l’exhibition médiatique.

Le voilà qu’à la une de « Point de vue, images du monde » (vous connaissez, non ?),  il s’affiche avec une top-modèle italienne, chanteuse à ses moments perdus,  riche héritière, ex-maîtresse de Laurent Fabius (un ex-ministre socialiste, lui…) et de gauche !

Ce n’est plus l’ouverture politique, c’est l’ouverture à domicile !

Si les top-modèles se mettent à avoir des idées de gauche, la Révolution n’est plus loin, croyez-moi !

Mais à la place du grand-soir, c’est tout juste Sarkozy et la môme Cartier !

Ah ! c’est une coïncidence, bien sûr, que cette révélation choisie juste après la calamiteuse semaine qui a vu un dictateur africain fouler de son pas arrogant les tapis rouges de la République. Vivement que le bon peuple, si prompt à oublier les offenses, commente la conquête de son chef vénéré.

Il y a, il y avait plutôt autrefois, une capacité de décence, une réserve d’intimité qui ne souffrait pas d’exceptions.

C’est fini ! Cela s’appelle la modernité !

Je trouve cela choquant. Qu’une actrice exhibe sa vie privée, pourquoi pas ? Elle ne représente qu’elle même. Un chef d’Etat représente l’Etat, et l’Etat ce n’est pas lui, c’est nous !

Et si ce bon peuple, dans le fond, n’en avait cure que l’Etat soit à lui,  et qu’il préfère que ce soit celui du Président ? Au moins, il ne s’impliquerait pas et laisserait faire. La responsabilité est un fardeau pesant, non ?

Mais toutes ces considérations ne sont que des billevessées, tout juste à même de choquer de vieux grognons dans mon genre, incapables de comprendre et d’apprécier la pipolisaiton…

O tempora, o mores !

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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 09:33

Sarkozy ou le pétainisme "soft"...

Il n’y a pas de quoi être fier d’être Français depuis que se pavane dans Paris ce pantin ridicule et sanguinaire qui a pour nom : Kadhafi !
Que l’honneur de la République ait été sauvé par une Française de souche sénégalaise et musulmane de confession, Madame Ramatullah Yade, est révélateur et démontre combien domine chez les autres, un esprit pervers et  dévoyé.
Ces hommes au pouvoir, ce sont les relais de l’industrie de l’armement, du haut-capital globaliste et ultra-libéral. Que pèse, à côté de milliards de commandes, l’indécence et le scandale ? rien !
Cette dégénérescence morale n’est pas le propre de la France. Ce qui est scandaleux dans mon pays, c’est l’exhibition outrancière qui en est faite. Les Américains, les Allemands, les Anglais font des affaires avec ce dictateur, mais en douce, en se bouchant le nez, pas en déroulant le tapis rouge et en l’invitant à l’Assemblée.
Mais ce n’est pas étonnnant. Le sens moral disparaît en Occident. Tout se vend, même la Reine d’Angleterre dit le populaire, et il a raison !
En attache, les considérations politiques d’un grand intellectuel : le philosophe Alain Badiou, un des rares intellectuels à penser encore la Révolution.

 
 
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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 09:28
Vous êtes les premiers à condamner le terrorisme, et sans appel ! Et vous avez raison…
On peut comprendre les causes qui génèrent le terrorisme, on peut plaider pour les terroristes, on ne peut pas absoudre l’acte terroriste qui frappe des innocents.
Clair ?
Et voilà qu’à Paris, en grande pompe, le Président Sarkozy reçoit Kadhafi.
Vieille crapule exhibitioniste, instigateur du terrorisme, pourvoyeur de fonds des criminels, dictateur mégalomane, responsable du calvaire des infirmières bulgares et du médecin palestinien.
Ah, oui ! que voulez-vous ? Cinq milliards de commande, rien que pour cette visite… alors, on se tait, on invoque « l’intérêt supérieur de l’Etat » et, accessoirement, celui des industriels de l’armement, pour expliquer cette dérobade.
Madame Yade, que j’ai traité de « ministricule », a semé la pagaille dans le clan sarkozyste en dénonçant vivement, ce lundi dix décembre dans « Le Parisien », la visite de ce potentat autocrate : « La France n’est pas un pallaisson sur lequel on s’essuie les pieds. » Bravo ! Restera-t-elle secrétaire d’Etat ? On verra. En attendant, Kouchner, ce matin s’évertue et s’énerve sur France Inter  à justifier les reniements de son Président qui, candidat,  déclarait : « Quand, pour les contrats, on oublie les droits de l’homme,  on n’a ni les droits, ni les contrats ».
Et Kadhafi arrive de Lisbonne où il a prononcé un discours apologétique du terrorisme, disant que ce recours pouvait être « normal »…
Il a tout compris ! Il profite de la politique de l’instant, fort de son pouvoir économique et des convoitises commerciales qu’il suscite. Il sait que pour des intérêts économiques, les occidentaux vendraient père, mère et leurs sacro-saints principes en prime. Que tout  ce que les occidentaux proclament haut et fort se tait quand l’argent pointe le bout de son nez.
Des prostituées, les occidentaux ! et encore, une prostituée est une respectueuse, elle !
Le recevoir ainsi, cinq jours ! visite à l’Assemblée Nationale, s’il vous plaît, petits fours, grands plats, discours, poignées de mains, sourires, photographes, hôtesses, révérences et tapis rouge…
De honte ?
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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 09:17

Si vous voulez être malheureux, une bonne recette : cultivez la nostalgie du passé et rêvez l’avenir : résultat garanti, conseil gratuit !
Cette réflexion, je me la suis faite en lisant la petite annonce d’un monsieur dans « Libération » ; il souhaite rencontrer, le bonhomme, une femme qui ne soit pas une « passéiste incurable ni une nostalgique désespérée ». Bien vu !
Nous sommes ainsi faits que la tentation de retourner le passé et de planifier l’avenir nous taraude l’âme et l’esprit. Et nous perdons notre temps.
Le passé est mort. Nous le savons, mais incorporer cette réalité dans notre mental nous est parfois difficile voire immpossible. Combien de fois n’avons-nous pas pensé que si les choses s’étaient passées autrement, si les circonstances avaient été autres, si les gens et les événement nous avaient été favorables, si nous n’avions pas été aussi fols… et que sais-je encore. Vains regrets. Energie gaspillée.
Du passé faisons table rase.
L’avenir, rien de plus facile à imaginer. Gagner au loto, rencontrer le prince charmant, voir se résoudre tout seuls, sans plus, nos problèmes. Agréable et facile. Trop facile.
L’avenir en soi n’existe pas. Il est devenir. Et sur le devenir, nous avons prise.
Pas besoin d’être grand philosophe pour comprendre que c’est au présent, dans l’ici et le maintenant que se génère ce qui sera.
Et ce qui sera dépend, en grande partie, de nous.
Si nous ne faisons rien, si nous n’imposons pas un brin de volonté dans la marche du temps et des évènements, le temps et les évènements iront leur petit bonhomme de chemin sans nous et nous surprendront. Si, au contraire, nous nous décidons à leur imprimer notre marque, aussi ténue soit-elle, nous ne serons pas surpris, ou si peu.
La recette est vieille comme le monde, je le sais. Je n’en connais pas d’autre et, s’il y en avait une autre, croyez-moi, il y a longemps qu’elle serait éculée.
Le passé ne sert que comme référence, comme leçon, comme souvenirs sans nostalgie. Ainsi, il remplit sont rôle de référent, d’albums à souvenirs, de jardin secret. C’est ce à quoi il sert et à rien d’autre. Ne pas l’occulter, ne pas le sanctifier.
L’avenir n’est pas « là », il est ici dans l’instant qui se déroule sous nos yeux et que nous pouvons appréhender.
Mais pour l’appréhender, il nous faut nous connaître et connaître les autres. Vouloir est bien, dans la mesure où notre volonté est soumise à la raison.
Seulement voilà, combien d’entre nous acceptent-ils le verdict de la raison ?
Se complaire, comme font tant de femmes et d’hommes dans le culte d’un passé qui ne reviendra plus est le meilleur poison qui paralysera notre avenir.

Or, vous en conviendrez avec moi : l’avenir nous sourit que s’il est devant nous, débarassé une fois pour toutes des strates du passé.

 

 

 

 

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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 15:52

Le sakozysme est un réalisme. Point final. « Libération » nous le confirmait encore ce matin. Le candidat qui, en matière de politique étrangère, déclarait que « Paris serait toujours du côté des opprimés »,  bafoue allègrement  ses promesses électorales. Qu’importe le déni, si les affaires sont bonnes.
Qu’on en juge.
Avant  la visite du Président français en Algérie, un ministre algérien, celui des anciens combatants (poste important), traite Sakozy de « vendu au lobby juif » et insiste sur son ascendance juive. Inacceptable provocation. D’autant plus que le gouvernement algérien ne condamne pas, le Président Bouteflika se contentant d’affirmer que le Président français est le bienvenu. N’importe quel autre chef d’Etat aurait annulé sa visite et exigé des excuse. Là, rien ! Pensez, des contrats étaient sur la table qui n’attendaient que d’être signés !
Sarko, homme du lobby juif ? Du lobby des possédants, sûr !
Et voilà en Algérie, le premier magistrat de la République reçu sous les huées de la foule quand elle n’était pas absente. Ca, les média  français, aux ordres, ne l’ont pas montré. Il fallait avoir une bonne oreille pour entendre sous les applaudissements polis des universaitaires de Constantine, les sifflets des étudiants.
Accueil glacé, tout juste poli. Discours alambiqués, hypocrites mêmes d’où ne ressort que la volonté de faire du business ensemble.
Et la Chine ? Le candidat Sarkozy avait promis qu’avec lui, on verrait ce qu’on verrait en matière de respect des droits de l’homme. On l’a vu ! Visite toute en guimauve, sourires de circonstances, phrases ampoulées,  ministre des Affaires étrangères et ministricule des droits de l’homme priés de rester à Paris dans leurs placards, et signatures de contrats. Le principal, en sorte.
Vous vous souveniez de la saga lybienne de Madame Ex ? Voilà une présidence qui se compromet avec une vieille crapule mégalomane et exhibitioniste : Kadhafi ! Il y avait ces infirmières à sauver, me direz-vous. C’est vrai, mais vous réalisez le prix payé ? Coopération pour le nucléaire (alors qu’on ergote pour l’Iran…), coopération militaire ( !), clauses secrètes de l’accord et, en prime, vente d’avions Rafale que personne, à part la France de Dassault, ne veut !
Dernier reniement en date : les félicitations du Président Sarkozy à Vladimir Poutine pour « sa » victoire aux dernières élections. Diplomatiquement elle ne s’imposait pas puique Poutine, Chef de l’Etat, n’était pas candidat. Ces élections, truquées, ont été dénoncées partout en Europe, sauf en France.
La morale et le pragmatisme ne font pas toujours bon ménage en politique internationale, mais un tel reniement, au profit d’intérêts purement mercantiles est scandaleux.
Monsieur Kouchner, transfuge de la gauche et théoricien du droit d’ingérence, en pense quoi ?
Il est ministre des Affaires étangères…
Paraît-t-il !

 

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4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 10:47
Modiano n’écrit pas toujours le même livre. Il écrit un livre auquel, tous les trois ou quatre ans, il ajoute un chapitre. « Le café de la jeunesse perdue » est donc le dernier volet d’une histoire inaugurée en 1978 avec le somptueux « Rue des boutiques obscures » (Prix Goncourt).
Nous retrouvons dans ce café toutes les marques modianesques :  « zones neutres » dans un Paris nocturne qui se perd dans un temps qui n’est plus et ne reviendra pas, zones surréelles où se meuvent des personnages interlopes dont l’imaginaire transcende les ombres qui les parent de leur halo blafard. Endroits qui, pareils à des aimants, attachent les souvenirs et nourissent les expectatives ls plus désspérées.
Et c’est le cortège de ces héros élégiaques dont on ne sait rien du passé, sinon de vagues supputations qui se perdent dans les rues en pentes d’un Paris en marge.
Et au milieu d’eux, la silhouette de Louki, héroïne discrète qui donne le la.
Dans son dernier roman, Modiano inaugure le quatre voix, quatre personnages qui, chacun à leur tour prennent la parole et nous livrent leur vision de ce café, dans ce quartier qui n’est plus, qui peut-être n’a jamais été que dans leur imagination, à l’instar de ces ombres qui le peuplent et qui font que : « les fantômes eux-mêmes étaient morts ».
Jeunesse perdue, monde perdu, Paris enfoui sous les strates du temps et des souvenirs.
Jamais sans doute, Modiano n’a été autant poète dans cet adagio automnal en ton mineur.
Mais, la question est posée, aime-t-on encore les poètes ?
Quand ils ne s’appellent pas Modiano !
« Dans cette vie qui vous apparaît quelques fois comme un grand terrain vague sans poteau indicateur, au milieu de toutes les lignes de fuite et les horizons perdus, on aimerait trouver des points de repères, dresser une sorte de cadastre pour n’avoir plus l’impression de naviguer  au hasard. Alors, on tisse des liens, on essaie de rendre plus stables des rencontres hasardeuses. » (page 50)

Patrick Modiano : « Le café de la jeunesse perdue » Gallimard, 149 pages, 14,50 euros.

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 19:17

C’était un des rares groupes que j’aimais écouter. Les Mitsouko (Mystère en japonais) sont en deuil, l’âme du groupe, Fred Chichin, le compositeur, arrangeur et guitariste, s’est éteint à cinquante-trois ans au bout d’un cancer foudroyant. Par ici la sortie ! Ciao l’artiste. !

 Gérard Lefort, maître es rosseries, change cette fois ci de registre et dans « Libération », page 27, nous brosse son portrait en quelques lignes, extrait :

« Ce type là, mon vieux, il est terrible. Un style, une classe folle de dandy des abattoires, entre Jésus la Caille rôdant à la Villette et Fred la teigne, le surineur de Pigalle. Un monde de costumes imaginaires, de déguisements d’enfants, où Chichin flottait, fantomatique et séduisant, en marlou idéal de la rue de Lappe, traînard oisif du Bal à Jo, époque entre deux guerres, mi gigolo, mi danseur mondain. Pour tout dire : un chic de marlou »

Un morceau d’anthologie, je vous dis !

Voilà, les histoires d’amour finissent mal…en général !

On croyait avoir tout dit et entendu des « Variations Goldberg » depuis le temps où Gould les avaient explorées de toute l’étendue de son talent, immense comme tout le monde en convient.

Et puis, Madame Zhu Xiao Mei, s’y attaque, timide mais téméraire et nous livre une version faite de développés calmes et ordonnés qui s’enchaînent sous ses doigts maîtrisés. Elle nous livre un version feutrée et douce où les variations nous apparaissent comme auréolée d’une nouvelle lumière, rasante comme un soleil d’hiver. Très beau !

Toujours dans « Libération », je lis dans le supplément littéraire, que David Alliot publie les lettres que Louis-Ferdinand Céline envoyait  à Marie Canavaggia depuis son exil danois. Moi qui me demandait ce que j’allais m’offrir comme cadeau pour Noël, me voilà avec un souci de moins.

Celine, on ne le lira jamais assez. On devrait nous en gaver au moment où le français fout le camp et que le magazine « Time » titre en couverture : « The death of french culture ».

Sans point d’interrogation, s’il vous plaît ! »Le pays de Proust, Monet, Piaf et Truffaut a perdu son statut de superpuissance culturelle » lit-on dans l’incipit de cet avis de décès.

Exagération ? A peine !

Les pays anglo-saxons ne s’intéressent plus à ce qui se passe hors leur zone d’influence, la culture chez eux et, chez nous aussi quoi qu’on dise, est devenu une marchandise qui obéit à des lois comptables et à l’impératif de rentabilité.

Même si ce constat est excessif, il n’en reste pas moins que la maison (de la culture) brûle, et ce n’est pas en dénonçant le désert culturel anglo-saxon qu’on fertilisera le nôtre.

Revient Céline !

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 Les Mitsouko

 

 

 

 

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